Architecture sonore : rétroaction

  • FABRIKculture (60 Rue de Bâle, 68220 , Hégenheim)
  • samedi 14 septembre 2019 -
  • 18h00 - (heure locale)

  Concert dans le cadre de l'exposition OBJETS EMOTIONNELS



Architecture sonore est un groupe de musiciens dont le but est d'explorer l'interaction entre l'espace et le son et d'étudier si et comment les propriétés acoustiques d'un lieu peuvent révéler un sens musical. Fondé en 2016 par Markus Buser et Bruno Friedmann, le groupe est basé au "Séchoir", centre d'art contemporain à Mulhouse.


Alvin Lucier : I am sitting in a room (1969)

Leonard Bullock, récitant ; Bruno Friedmann, live


« I am sitting in a room » est un classique de l'art sonore de 1969, qui est toujours interprété dans le monde entier par le compositeur Alvin Lucier lui-même. Un texte est prononcé, lu et enregistré à plusieurs reprises dans la même salle. Les caractéristiques spatiales – modes, atténuations, superpositions – changent à chaque fois le son de la voix ; enfin, les résonances spatiales dominent ; ce qui reste est une empreinte acoustique individuelle de la salle respective.


Markus Buser : pulsations. Étude pour marimbaphone et dispositif électroacoustique (2018)

Nagisa Shibata, marimbaphone ; Markus Buser, live-electronics

Un instrument de musique, tel qu'un marimbaphone, ne peut vraiment sonner que dans une salle relativement fermée qui fonctionne alors comme un corps résonant supplémentaire. Avec l'étude « pulsations », j'essaie de mettre en évidence les propriétés acoustiques de la salle au moyen d'un dispositif électroacoustique. Les fréquences propres de la salle, excitées au hasard, frottent alors contre l'accord bien tempéré de l'instrument et la question se pose de savoir si cet arrangement pourrait être appliqué d'une manière significative sur le plan de la composition musicale.


Karlheinz Stockhausen : Solo für ein Melodieinstrument mit Rückkopplung (1966) - Version Gärtner/Buser/Friedmann (2018)

Susanne Gärtner, flûtes ; Bruno Friedmann, live-electronics

« Solo » de Karlheinz Stockhausen n'est pas une œuvre entièrement composée. Stockhausen met à disposition un kit de schémas de formes et de partitions, et c'est aux interprètes qu'il incombe de créer eux-mêmes la pièce selon des règles strictes. Dans le processus de composition, c'est avant tout les boucles rétroactives qui doivent être prises en compte et qui sont déterminées à la seconde près pour chaque schéma formel. Grâce au feedback, l'espace devient un acteur. Stockhausen a écrit « Solo » au Japon, des réminiscences de la flûte Shakuhachi sont perceptibles dans le matériel musical.


Bruno Friedmann : Sonata spatial (2019)

Nagisa Shibata, marimbaphone ; Bruno Friedmann, live-electronics

Les résonances de l'espace colorent la réverbération, façonnent l'audition et sonnent toujours comme un accord complexe. Les sons individuels sont stimulés différemment par les bruits et les sons dans la salle ou peuvent être intensifiés par un système de feedback électronique. « Sonata spatial » joue et interagit (ensemble) avec les sons spatiaux et leur intensification par l'électronique en temps réel. L'espace acoustique en tant qu'instrument de musique d'accompagnement vient au premier plan ; avec ses sons lents et puissants, il forme un contrepoint aux sons accordés avec précision et aux cadences vitales dodécaphoniques du marimbaphone.


Steve Reich: Pendulum music for microphones, amplifiers, loudspeakers and performers (1968)

Leonard Bullock, Markus Buser, Bruno Friedmann, Susanne Gärtner, Nagisa Shibata

Quatre microphones oscillent via quatre haut-parleurs et génèrent des sons par l'effet Larsen lorsqu'ils passent à proximité immédiate d'eux. En raison des longueurs de phase légèrement différentes des oscillations des pendules, de nouveaux motifs rythmiques se développent lentement entre les quatre sons. Steve Reich écrit à ce sujet : « It's the ultimate process piece. It's audible sculpture... If it's done right, it's kind of funny. ». (C'est la pièce de processus ultime... C'est une sculpture audible. Si c'est bien fait, c'est plutôt drôle.)


Entrée libre, collecte. 


À propos de 

  • Bruno Friedmann. Etudes : technologie de la communication, cybernétique, théorie des systèmes ; domaines de travail comme professeur à la Hochschule Furtwangen et à la Musikhochschule de Trossingen : Musique et médias, expérience auditive dans les médias numériques, interaction musique et espace, composition algorithmique, langages informatiques.

  • Markus Buser. Musicien et compositeur, depuis 1995 travail interdisciplinaire avec différents artistes dans les domaines video, film et installations audio-visuelles. Avec Claude Gaçon entre autres  « Du machst mich allein...» (ART'04, Bâle) et « der Tempel ist euch aufgebaut » (Kunsthalle Basel, 2002).

  • Leonard Bullock. Peintre. Yale University School of Music and Art. 1981 premières expositions à New York, en Europe 1984 galerie Rudolph Zwirner Cologne, 1985 ART Basel. 1990 N.Y., P.S. 1 Museum's Selections. 2001 Kunsthaus Baselland.

  • Nagisa Shibata. Percussionniste et interprète polyvalante japonaise. Elle est régulièrement invitée à des festivals de musique et à des concerts dans une vingtaine de pays. Jusqu'en 2012, elle a joué à l'Opéra de Francfort.

  • Susanne Gärtner. À étudié la flûte à Hambourg et à Bâle ainsi que la musicologie et les lettres allemandes à l'Université de Bâle et à la Harvard University. Elle est chargée de cours à l'Académie de musique de Bâle.